
Une reconversion déterminée dans les métiers du bâtiment
Portée par une forte détermination, Stéphanie Rodrigues se forme depuis trois ans aux métiers de la plomberie et de l’électricité au sein de l’entreprise TAMIETTI, à Digne-les-Bains. Une reconversion choisie pour celle à qui, au lycée, on avait vivement déconseillé de s’orienter vers des professions jugées masculines.
Retour à l’école à 42 ans
À presque 42 ans, Stéphanie Rodrigues est de retour sur les bancs de l’école. Depuis le début du mois de septembre, elle prépare un CAP Électricien au Greta de Digne-les-Bains (06). Une formation qu’elle suit en contrat de professionnalisation, avec une partie pratique effectuée au sein de l’entreprise TAMIETTI.
Cela fait trois ans qu’elle a rejoint ses effectifs. Et trois ans qu’elle se forme, pas à pas, à la plomberie, aux énergies renouvelables, et désormais à l’électricité. Une reconversion venue sur le tard, motivée par le désir profond de pouvoir enfin faire ce qu’elle avait toujours voulu entreprendre : un métier manuel.
Un rêve contrarié dès le lycée
Au lycée, elle s’imaginait pourtant mécanicienne auto, à l’image de son père, qui exerçait cette profession. Cependant, on l’en a très vite dissuadée.
Personne ne m’aurait fait confiance dans un milieu très masculin », se souvient-elle.
Alors, le bâtiment, elle n’osait même pas l’envisager.
Si quelqu’un m’avait encouragée à m’orienter dans ce secteur, et en particulier vers l’électricité et la plomberie, c’est le choix que j’aurais fait à l’époque », regrette-t-elle.

Des détours avant de trouver sa voie
Par défaut, Stéphanie s’oriente vers un bac professionnel en artisanat et métiers d’art, avec en tête le projet de devenir styliste ou couturière. Mais faute de débouchés, elle finit par renoncer.
Elle enchaîne alors les expériences professionnelles, par nécessité, sans jamais perdre de vue cette envie de rejoindre, un jour, la grande famille du BTP.
J’ai toujours été bricoleuse », confie-t-elle, précisant qu’en 2008, elle a construit avec son conjoint leur maison de leurs propres mains, en Auvergne, sa région d’origine.
Elle enchaîne alors les expériences professionnelles, par nécessité, sans jamais perdre de vue cette envie de rejoindre, un jour, la grande famille du BTP. « J’ai toujours été bricoleuse », confie-t-elle, précisant qu’en 2008, elle a construit avec son conjoint leur maison de leurs propres mains, en Auvergne, sa région d’origine. C’est finalement « au moment où ma vie s’est stabilisée » qu’elle franchit le pas.
Une reconversion amorcée en 2022
C’est en 2022, à Digne-les-Bains, où elle s’est installée en famille quelques années plus tôt, que Stéphanie Rodrigues décide de quitter son poste de consultante en agence d’intérim pour embrasser une nouvelle carrière.
J’avais envie d’apprendre autre chose et de me renouveler dans un domaine que j’affectionne. De plus, par mes anciennes fonctions, je voyais bien qu’il y avait de la demande pour ces métiers, souligne-t-elle.
Grâce à Pôle Emploi (devenu France Travail) et une amie, elle réalise un stage de deux semaines chez TAMIETTI. Une révélation. La rencontre entre Johanna Tamietti-Richert et Stéphanie s’avère ainsi décisive. La gérante lui proposera dès 2023 de la prendre en alternance pour décrocher le titre professionnel d’Installateur en thermique et sanitaire (ITS). Puis, elle la pousse à faire une mention complémentaire en énergies renouvelables, jusqu’à cette formation actuelle en électricité, avec toujours un pied dans la même entreprise.
Des compétences multiples et un engagement durable
L’opportunité d’acquérir toujours plus de compétences tant en matière de pose d’installation que de dépannage. Avec le recul, Stéphanie se plaît dans cet univers où aucune journée ne se ressemble, où chaque problème demande une solution avec des enjeux environnementaux qui prennent une place grandissante. Un univers pourtant largement masculin et où, grâce à sa force de caractère et à son franc-parler, elle a su trouver sa place. « On arrive à tempérer les garçons », plaisante-t-elle, en évoquant un esprit féminin singulier, porté sur la minutie et le sens de l’esthétique. Une voie dans laquelle aujourd’hui, elle se projette pleinement : « Je finirai sans doute ma carrière dans ce métier. »
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