
De chef de chantier à technicien bureau d’études : un nouveau défi professionnel à 45 ans
« C’est ma femme qui m’a appris les bases d’Excel », confie Laurent avec le sourire, en repensant à ses débuts en 2023 lorsqu’il a intégré le bureau d’études d’AMPERIANCE.
« L’informatique et moi, on n’était pas vraiment amis », ajoute-t-il en riant. Technicien de formation, plutôt habitué aux interventions sur le terrain qu’au travail de bureau, Laurent a pourtant su relever le défi proposé par Julien Cavadore, dirigeant de la société, installée à Lavérune (Hérault). Un « challenge » après de nombreuses années passées comme chef de chantier. « Ce qui m’a convaincu, c’est mon âge et ma femme.
Une transition rendue possible par la confiance et la volonté
À 45 ans, pouvais-je raisonnablement envisager de rester encore longtemps sur les chantiers ?, raconte-t-il avec franchise. Pourquoi alors ne pas essayer autre chose ? » Encouragé par son patron, la transition s’est en plus opérée dans un climat de confiance : « Julien m’a dit : ‘’On tente pendant un an. Et si ça ne marche pas, tu pourras toujours reprendre ton ancien poste’’. » La période de « test » passée, Laurent ne nourrit aucun regret quant à sa décision.
Je redémarre de zéro
Bien au contraire. « À moi désormais de comparer, d’analyser et de calculer les caractéristiques techniques d’un projet pour mes collègues électriciens. » Des tâches qui lui demandent toutefois de les comprendre et de les maîtriser dans les moindres détails. Surtout lorsqu’il s’agit de normes, de protections ou de sections de câble. « Je redémarre de zéro », prévient-il. Ce qui signifie qu’il lui faut « donner » de sa personne afin de répondre efficacement à ses nouvelles fonctions. « J’ai beaucoup de mal à apprendre, donc je dois pratiquer et persévérer beaucoup plus que d’autres. »
Apprendre un nouveau métier à 45 ans : entre humilité et ténacité
Laurent prend ainsi des notes, fait répéter, pose des questions, regarde des tutoriels sur Internet, pioche des informations auprès du service de dépannage et n’hésite pas à consacrer davantage d’heures pour s’autoformer et se perfectionner. « Je commence à 6h du matin et je ne quitte l’entreprise qu’aux alentours de 18h. Mais j’aime ça ! », avance ce passionné de course à pied, qui relâche tout de même le week-end, pour aller courir sur les chemins de Villeneuve-les-Maguelone, son lieu de résidence. Une démarche qui le caractérise.
Une passion du terrain toujours vivace
C’est avec cet engagement qu’il a intégré AMPERIANCE en septembre 1996 et y a bâti sa carrière. « J’ai pourtant ramé pour y rentrer, se remémore-t-il. Le père de Julien m’a recruté en apprentissage, même si au départ il n’était pas vraiment enclin à le faire, après une mauvaise expérience passée. Mais j’ai su le convaincre, je me suis investi et j’ai travaillé dur. » Un parcours qui, à l’origine, semblait aussi loin d’être tracé. Orienté vers l’apprentissage au collège en raison de résultats scolaires « moyens », mais « bon bricoleur », il découvre le secteur du bâtiment avec l’idée qu’un jour, il pourrait reprendre des études plus longues.
J'ai toujours ma caisse à outils dans la voiture
Diplômé d’un BEP et d’un brevet professionnel, le voilà, près de trente ans après ses débuts, toujours dans le même domaine, fidèle à AMPERIANCE. Le logiciel de conception électrique Caneco a désormais remplacé la caisse à outils. Mais il ne se détache pas aussi facilement de toutes ces années passées sur les chantiers, d’abord en tant qu’ouvrier, puis chef d’équipe et chef de chantier. « J’ai toujours mon matériel dans la voiture », précise-t-il en plaisantant. Laurent continue parfois de se rendre sur le terrain, mais l’aborde aujourd’hui sous un autre angle avec « une vision et une approche différentes ». Un rôle qui lui convient pleinement et pour lequel il est conscient qu’il reste encore une marge de progression. « C’est pourquoi j’accepte les critiques de mes collègues, afin qu’ils me disent ce qui ne va pas », explique-t-il. Un moyen pour lui de continuer à apprendre toujours et encore.
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