
Reprendre ses études à 30, 40, 50, 60 ans : est-ce vraiment possible ?
Vous pensez être trop vieux pour suivre une formation ou valider un diplôme ? Mettez définitivement cette croyance limitante au placard ! L’âge ne devrait jamais constituer un frein à votre projet de reprise d’études. Au contraire, votre maturité et votre connaissance du monde du travail représentent des atouts incontestables pour réussir ! Que vous ayez 30, 40, 50 ans ou plus, reprendre le chemin de l’école peut être une expérience extrêmement bénéfique pour votre carrière professionnelle ainsi que votre développement personnel. Se former tout au long de sa vie est désormais la norme. Cela permet à tout un chacun d’améliorer sa mobilité professionnelle et son employabilité sur un marché de l’emploi particulièrement mouvant. En ce sens, les politiques publiques favorisent désormais le développement des compétences et la reconversion professionnelle des adultes à travers différents dispositifs. Par ailleurs, les programmes de formation dispensés par les universités et organismes de formation sont de plus en plus pensés et conçus pour un public adulte. Faire des études n’est pas l’apanage des plus jeunes. Alors foncez !
Pourquoi reprendre ses études à l’âge adulte ?
Développer ses compétences
Reprendre des études est un excellent moyen d’acquérir de nouvelles cordes à votre arc. Il existe mille raisons qui encouragent à vouloir élargir son champ de compétences. L’objectif peut être d’intervenir sur des missions plus variées, de gagner en expertise sur un sujet précis, ou encore d’évoluer sur un poste avec plus de responsabilités.
Changer de métier
Le cliché du salarié qui exerce le même métier dans la même entreprise toute sa vie ne fait plus rêver. Désormais, les travailleurs veulent pouvoir se réinventer au cours de leur carrière s’ils le souhaitent ! Il peut alors s’agir de se reconvertir dans le même secteur d’activité, de s’orienter dans un tout autre domaine, ou encore de se lancer en tant qu’autoentrepreneur.
De 2021 à 2023, 1 actif sur 5 préparait sa reconversion professionnelle. Parmi les 79 % des actifs qui n’étaient pas en reconversion, 36 % d’entre eux y songeaient (source : « Baromètre de la formation et de l’emploi 2024 » Centre Inffo). La quête de sens, l’obtention d’un meilleur salaire, ou encore l’accès à de meilleures conditions de travail occupent le top 3 des motivations pour se reconvertir (source : Jedha Bootcamp : BVA pour Visiplus Academy).
Obtenir un diplôme
Bien que certains métiers soient accessibles sans diplôme, faire des études peut ouvrir vers de nouvelles opportunités d’emploi. Si vous regrettez de ne pas avoir validé un CAP, un BEP, une licence ou encore un master, sachez qu’il n’est jamais trop tard ! L’obtention d’un diplôme ne garantit pas l’embauche, mais elle peut grandement faciliter l’insertion professionnelle. Par ailleurs, certaines entreprises rémunèrent leurs salariés sur la base d’une grille salariale qui prend en considération le niveau d’études. Dans ce contexte, valider un diplôme peut permettre d’accéder à un meilleur salaire. C’est également un tremplin pour évoluer plus rapidement vers un poste avec davantage de responsabilités.
Rebondir après une mauvaise expérience professionnelle
Parfois, il suffit d’une expérience professionnelle déplaisante, voire chaotique, pour tout remettre en question. Inadéquation avec les valeurs et la culture d’entreprise, burn-out, situation de harcèlement au travail, ou relations professionnelles conflictuelles…les conséquences de ces événements sur la santé physique et mentale ne sont évidemment pas à minimiser, et on s’en passerait volontiers ! Mais aussi difficiles qu’ils soient, ils aboutissent parfois à une remise en question salvatrice. C’est un moment clé pour faire le point sur ce qui est important pour vous, sur vos valeurs, sur ce que vous voulez et, au contraire, sur ce qui ne vous convient plus. De ce constat peut naître la motivation de reprendre des études afin d’exercer un métier à votre image, dans lequel vous pourrez vous épanouir.

Pourquoi la reprise d’études peut faire peur et comment surmonter ses craintes ?
Retourner sur les bancs de l’école est un projet d’envergure, susceptible de bousculer l’équilibre de votre quotidien. Il requiert de sortir de sa zone de confort, ce qui peut susciter des interrogations, des peurs fondées, et d’autres qui le sont moins. Il est essentiel d’identifier vos craintes afin de les comprendre et de les surpasser. Et vous savez quoi ? Vous n’êtes pas la seule personne à avoir les pétoches ! Voici les craintes les plus courantes à l’idée de reprendre les études à l’âge adulte.
1 — La peur de l’échec et de « ne pas être capable »
Immédiatement, le sujet de l’aptitude s’invite à la table de vos doutes. « Vais-je réussir à tenir le rythme ? », « suis-je encore capable d’apprendre, de mémoriser et de me concentrer ? », « ne vais-je pas être largué ? ». Factuellement, un cerveau adulte n’est pas moins capable que celui d’un jeune étudiant. Il faudra probablement un temps d’adaptation supplémentaire, et c’est ok.
🗝️ Conseil : Pour savoir si objectivement vous êtes capable de reprendre les études que vous convoitez, il vous suffit de vérifier que vous possédez les prérequis demandés. Dans le cas contraire, vous pouvez envisager une remise à niveau.
2 — Les contraintes financières
Reprise d’études rime souvent avec « perte de salaire ». Cette baisse de pouvoir d’achat est-elle compatible avec vos dépenses fixes ? Quel sera le reste à charge de vos frais d’études ? Entre le remboursement d’un prêt immobilier, les études des enfants, le paiement de la voiture, ou juste les dépenses du quotidien, cela peut paraître difficilement jouable. Vous pouvez être en proie à la peur du déclassement social si votre futur métier s’avère moins rémunérateur que celui que vous avez actuellement.
🗝️ Conseil : dans un cas comme dans l’autre, la première étape consiste à étudier la faisabilité financière de ce projet. Pour ce faire, il est indispensable d’établir un budget prévisionnel. De combien avez-vous besoin pour vivre ? Quelles seront vos ressources ? Sur quels postes de dépenses est-il possible de faire des économies ? Quelles concessions êtes-vous prêt à faire ? Cela met-il en péril d’autres de vos projets ?
3 — La peur du regard des autres et du jugement
Dans l’imaginaire collectif, les études sont réservées à la génération Z (nés entre 1995 et 2009). Raison pour laquelle il faut parfois conjuguer avec des réactions pas toujours bienveillantes ou agréables à l’annonce d’un tel projet.
🗝️ Conseil : sachez vous entourer des personnes qui sauront vous encourager, quels que soient vos objectifs ! Votre projet a du sens pour vous ? C’est bien tout ce qui importe.
4 — Réussir à concilier les études et les impératifs du quotidien
Jongler entre le travail, la famille et toutes les autres responsabilités d’adulte n’est pas chose aisée. Si on ajoute à cela les études, ça peut sembler mission impossible !
🗝️ Conseil : il s’agit là d’organisation et de logistique. Faire des études requiert du temps et de l’énergie, vous ne pourrez pas être sur tous les fronts, au risque de vous épuiser. Il va donc falloir déléguer et s’organiser. Parlez-en à votre conjoint, vos enfants, votre famille, vos amis, et dressez la liste des personnes-ressources qui pourront vous aider et prendre le relais. Élaborez un planning prévisionnel sur une semaine type, afin d’identifier les points bloquants et y apporter des solutions.
Comment bien préparer sa reprise d’études à l’âge adulte ? : la checklist
✅ Trouver sa voie, valider et/ou construire son projet professionnel
Faire un bilan de compétences ou demander l’aide d’un conseiller en évolution professionnelle sont d’excellents moyens pour faire le point sur votre situation, et vous aider à trouver le métier vous fait vibrer. L’atelier « se former » de France Travail est une autre option à envisager.
✅ Échanger avec des professionnels en poste
France Travail propose des immersions professionnelles d’une durée de un jour à un mois dans une entreprise aux côtés d’un tuteur exerçant la profession en question. L’objectif : confirmer votre intérêt pour le métier avant d’envisager une reprise d’études. Vous pouvez également contacter des professionnels du secteur sur un réseau social tel que LinkedIn afin de bénéficier de conseils et d’un retour d’expérience.
✅ Choisir sa formation
Formation continue, cours du soir, cursus en alternance, formation à distance, ou en présentiel… de nombreuses options existent. Reste à trouver le format qui vous convient le mieux selon votre fonctionnement, votre rythme ainsi que vos contraintes personnelles.
✅ Valider le mode de financement de vos études
Vous avez jeté votre dévolu sur une formation ? Il est temps de se renseigner sur les différents modes de financement possibles. Voici les plus connus :
- le Compte Personnel de Formation (CPF) ;
- le Projet de Transition Professionnelle (PTP) aussi appelé CPF de transition ;
- les aides de France Travail (ex. AIF : Aide Individuelle à la Formation) ;
- les aides régionales (ex. AIRE) ;
- le plan de développement des compétences ou Préparation Opérationnelle à l’Emploi Collective (POEC) si vous êtes salarié ;
- le financement personnel.
✅ Candidater à la formation
La plupart des écoles, universités et organismes de formation vous demanderont un dossier de candidature. L’occasion parfaite pour :
- créer ou actualiser votre CV en mettant en évidence les compétences transférables ;
- rédiger une lettre de motivation convaincante ;
- vous préparer à un éventuel entretien.
Veillez à ne pas dépasser la date limite de dépôt de dossier !
✅ S’organiser pour réussir
Afin de mettre toutes les chances de votre côté, organisez-vous avant votre rentrée. Il s’agit de planifier votre emploi du temps, d’organiser votre vie personnelle, d’informer votre entourage et d’anticiper les éventuels besoins matériels (ex. ordinateur, transport, garde d’enfants). Se fixer des objectifs réalistes peut vous aider à rester investi et motivé dans la durée.