
Qu’est-ce qu’une PAC hybride ?
La PAC hybride, ou pompe à chaleur hybride, est un système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire (ECS) qui, comme son nom l’indique, associe deux technologies. Ce système innovant se compose en effet d’une pompe à chaleur air/eau et d’une chaudière à condensation très haute performance énergétique (THPE). Lorsque la solution fournit l’eau chaude sanitaire en plus du chauffage, les deux appareils sont associés à un ballon d’eau chaude sanitaire.
La PAC hybride est donc un équipement biénergie. Elle fonctionne à partir de deux types d’énergie :
- L’électricité, pour les besoins de la partie PAC, qui fonctionne en priorité et utilise de l’énergie renouvelable en puisant les calories naturellement présentes dans l’air pour produire de la chaleur.
- Le gaz, pour le fonctionnement de la partie chaudière à condensation qui sert d’appoint et prend le relais de la PAC dans les cas où son rendement ne serait plus optimal, comme par grand froid par exemple. Dans de plus rares cas, la partie chaudière peut fonctionner au biométhane (gaz vert), au propane, voire au fioul dans certains cas de remplacement d’une ancienne chaudière fioul.
Cette combinaison permet d’optimiser la consommation énergétique liée au chauffage et à la production d’eau chaude par rapport à une solution monoénergie, de réduire les émissions de gaz à effet de serre en privilégiant le fonctionnement de la partie PAC, tout en répondant aux exigences réglementaires, notamment la RE2020, et en permettant aux particuliers de bénéficier d’aides de l’État.
La PAC hybride, par ses nombreux avantages, s’impose aujourd’hui comme une solution incontournable pour le résidentiel, le collectif et le tertiaire, en neuf comme en rénovation.
Quels sont les avantages de la pompe à chaleur hybride ?
Performance énergétique et économies
En comparaison avec une chaudière seule ou une pompe à chaleur seule, la complémentarité entre les deux générateurs de la PAC hybride permet de réduire la consommation de combustible et de limiter les appels de puissance électrique en hiver. Cette synergie assure un confort optimal et constant, tout en réalisant des économies d’énergie par rapport à un équipement classique.
Le remplacement d’une ancienne chaudière fonctionnant au fioul ou au gaz par une PAC hybride peut permettre de réaliser entre 30 % et 40 % d’économies d’énergie (d’après les calculs d’un bureau d’études indépendant réalisés pour GRDF).
Respect des réglementations environnementales
En construction neuve, la PAC hybride constitue actuellement l’un des équipements les plus performants en termes de consommations d’énergie primaire et d’émissions de gaz à effet de serre. Elle respecte les exigences réglementaires de la RE2020, y compris les seuils de 2025, pour les indicateurs Cep, Cep, NR et IC énergie.

La PAC hybride est par ailleurs plébiscitée en rénovation, car elle permet de conserver les radiateurs existants (ou planchers chauffants). Elle peut également être installée avant la réalisation de travaux d’isolation, facilitant la gestion budgétaire des ménages, grâce à sa régulation intelligente qui adapte son fonctionnement aux besoins réels.
Facilité d’intégration et coût maîtrisé
La PAC hybride ne nécessite pas de surpuissance électrique ni d’abonnement triphasé. En collectif, elle peut coûter deux à trois fois moins cher qu’une PAC 100 % thermodynamique équivalente, d’après l’observatoire des coûts du CEGIBAT. Elle s’intègre aussi bien en construction neuve qu’en rénovation, dans le résidentiel individuel ou collectif ainsi que dans le tertiaire.
Polyvalence des combustibles
Outre le gaz naturel, il existe des PAC hybrides fonctionnant au biométhane, au propane ou au fioul, adaptées à différents contextes de remplacement de chaudières. Cette diversité permet de répondre à tous les besoins et d’optimiser les consommations énergétiques dans un maximum de cas de figure.
Comment installer et dimensionner une PAC hybride ?
Les cas d’application de la PAC hybride sont nombreux du fait de sa polyvalence. Elle s’adapte en effet à tous types de bâtiments :
- En résidentiel individuel, la solution est désormais bien connue et constitue une option idéale, permettant de conserver les émetteurs existants, de choisir son combustible et d’optimiser la consommation énergétique de chauffage et de production d’eau chaude, tout en bénéficiant d’aides de l’État.
- Dans le logement collectif, les systèmes hybrides sont de plus en plus plébiscités, car ils permettent de respecter les seuils de la RE2020 en construction neuve, mais aussi les critères d’amélioration de performance énergétique exigés par le dispositif Denormandie dans la rénovation énergétique de logements destinés à la location.
- Dans les bâtiments tertiaires, la PAC hybride est également de plus en plus étudiée pour ses spécificités techniques permettant l’optimisation des consommations énergétiques et la réduction de l’empreinte carbone.
Dans le logement individuel, l’obtention d’aides financières est essentielle dans la décision des ménages de remplacer leur ancien système de chauffage par une PAC hybride. Afin de bénéficier des aides de l’État que sont les certificats d’économie d’énergie de la fiche CEE BAR-TH-159 et le Coup de pouce chauffage, le dimensionnement de la PAC hybride individuelle devra se conformer à certaines exigences, résumées dans les trois étapes suivantes :
- Calcul des déperditions : à la température de base (Tbase), selon la norme NF P52-612 CN (comme pour toutes les PAC air/eau).
- Choix de la PAC : elle doit couvrir plus de 70 % des besoins annuels, avec une puissance (calculée à 0 °C en extérieur et 50 °C au départ de chauffage sans appoint) couvrant entre 40 % et 60 % des déperditions calculées à l’étape 1.
- Respect du niveau de GES : il est obligatoire de démontrer que la PAC hybride respecte un niveau de gaz à effet de serre (GES) inférieur à 300 gCO₂eq/kWh PCI, conformément à la méthode précisée en annexe de l’arrêté du 23 décembre 2022.
Pour choisir l’équipement le plus adapté à ses besoins, faire appel au conseil d’un professionnel reste la meilleure recommandation. Néanmoins, en maison individuelle, la puissance de la PAC variera généralement entre 4 et 6 kW, et jusqu’à 8 kW pour les logements mal isolés. Les fabricants proposent pour les particuliers des PAC hybrides prêtes à l’emploi, respectant les critères d’éligibilité aux aides financières de l’État.

En logement collectif, les experts s’accordent sur une puissance recommandée comprise entre 20 % et 40 % des déperditions à 0/50 °C, selon les zones climatiques.
Comment bien réguler et entretenir sa PAC hybride ?
Une régulation intelligente
Le système de régulation de la PAC hybride donne en temps réel la priorité au générateur le plus performant en fonction d’objectifs prédéfinis, selon plusieurs critères :
- Le coefficient de performance (COP) pivot : si le COP instantané, fonction de la température extérieure et de la température de départ, est inférieur au COP pivot (égal au facteur d’énergie primaire de l’électricité), la chaudière d’appoint est prioritaire ; dans les autres cas, c’est la PAC.
- Le prix des énergies : le système choisit le générateur le plus économique en fonction du coût du kWh produit, en prenant en compte le rendement des générateurs et le prix des kWh consommés.
- La disponibilité du réseau électrique : le système permet l’effacement lors des périodes de pointe si l’offre d’électricité le prévoit.
Cette régulation intelligente permet d’optimiser le fonctionnement de l’installation, de maximiser les économies d’énergie et de garantir un confort constant.
Une maintenance simple
Les opérations d’entretien obligatoires de l’équipement peuvent être réalisées lors d’une seule visite, optimisant les coûts de déplacement et de main-d’œuvre. La maintenance préventive de la PAC hybride doit respecter plusieurs réglementations :
- Entretien annuel obligatoire des chaudières gaz de 4 à 400 kW selon l’arrêté du 15 septembre 2009 et la norme NF X50-010 (ou NF X50-011 pour une chaudière fioul).
- Entretien biennal obligatoire des systèmes thermodynamiques de 4 à 70 kW selon l’arrêté du 24 juillet 2020.
- Préconisations du fabricant, selon les modèles.
À noter que le technicien de maintenance n’est pas obligé d’être titulaire de l’attestation d’aptitude à la manipulation des fluides frigorigènes si la charge en fluide est inférieure au seuil réglementaire.
Des installateurs experts et certifiés
Pour valoriser leur expertise auprès des clients particuliers, les installateurs peuvent obtenir la mention « PAC hybride ». Elle atteste de leurs qualifications Professionnels du Gaz (PG installation) et RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour le domaine PAC chauffage. Cette qualification permet de rassurer les clients quant au professionnalisme de leur installateur, de garantir une installation conforme et performante, et d’accéder aux aides de l’État.
La PAC hybride est donc une solution de chauffage innovante, performante et conforme aux réglementations en vigueur, qui permet de réaliser des économies d’énergie et de décarboner son installation de chauffage et d’ECS. Sa polyvalence lui permet de s’adapter à tous types de bâtiments, en neuf comme en rénovation. Grâce à sa régulation intelligente et à sa facilité d’intégration, la PAC hybride s’impose de plus en plus comme un choix pertinent en cas de remplacement d’un système de chauffage ancien par un équipement plus performant, ainsi qu’en construction neuve.