
Mais attention. Nombreux sont les pièges dans lesquels vous ne devrez pas tomber ! Entre mauvais timing, arguments bancals, posture inadaptée… vous devrez identifier les faux pas à ne pas commettre pour obtenir une augmentation de salaire. Afin de vous aider à aborder cette négociation salariale avec sérénité, voici les 9 erreurs à éviter lors de votre demande d’augmentation. Préparation, stratégie, posture, techniques de négociation… retrouvez nos conseils pratiques pour décrocher cette promotion que vous méritez tant !
1 — Ne pas préparer son argumentaire
Ne laissez aucune place à la chance ou au hasard ! Et ce, même si vous êtes d’un tempérament plutôt spontané. Une demande d’augmentation de salaire est une négociation qu’il faut prendre soin de préparer. Si vous arrivez à l’entrevue sans la moindre idée de ce que vous allez dire, il vous sera difficile de convaincre votre employeur d’augmenter le montant de votre rémunération mensuelle. D’autant que cela pourrait aussi augmenter votre stress et vous faire perdre vos moyens le jour J.
Notre conseil : mettez toutes les chances de votre côté en vue de décrocher cette promotion. Vous devrez alors définir exactement ce que vous voulez obtenir, mais également identifier le chemin pour y parvenir. D’où l’importance de mettre en place une stratégie ainsi qu’un argumentaire solide.
Listez les éléments qui jouent en votre faveur et qu’il semble indispensable d’évoquer. N’hésitez pas à mentionner vos réalisations, vos réussites, votre progression et vos performances (ex. bâtiment livré dans les temps, augmentation du nombre de clients, intervention particulièrement complexe). Afin d’être plus percutant, accompagnez ces éléments de données chiffrées.
Quant à la forme, veillez à structurer votre discours, quitte à vous entraîner devant un proche ou devant la glace, comme vous le feriez pour réussir un entretien d’embauche.
2 — Choisir le mauvais moment pour faire une demande d’augmentation
Au regard du droit du travail, un salarié reste libre de formuler une demande d’augmentation de salaire à tout instant. Cependant, notez que certains moments sont plus opportuns que d’autres. Par exemple, demander une revalorisation de votre salaire alors que votre entreprise traverse une période de difficultés économiques peut être mal perçu par votre hiérarchie. Idem si vous n’avez pas atteint vos objectifs récemment ou que vous avez commis plusieurs erreurs professionnelles. Enfin, si vous venez tout juste d’intégrer l’entreprise, il conviendra d’attendre un peu.
Notre conseil : choisir le bon timing n’est pas une option, même si vous avez un argumentaire béton ! Avant de formuler votre demande d’augmentation, assurez-vous que l’activité de l’entreprise se porte bien et tâchez d’éviter les périodes de fortes activités durant lesquelles votre supérieur risque d’être débordé, et donc moins disponible et réceptif.
L’entretien annuel reste un moment privilégié pour faire part de votre demande d’augmentation. Pour cause, cette entrevue est l’occasion de dresser un bilan de votre activité et d’apprécier l’atteinte des objectifs collectifs et personnels durant l’année. À cette occasion, votre manager ne sera pas étonné que vous abordiez le sujet de la rémunération.
Vous pouvez également demander une revalorisation de votre salaire à tout moment de l’année si cela s’avère justifié (ex. changement de poste, attribution de missions supplémentaires, forte période d’activité qui a nécessité un investissement plus intense, succès…).
3 — Évoquer ses projets personnels pour justifier sa demande d’augmentation de salaire
Naissance, mariage, achat immobilier, difficultés financières… Les projets de vie ainsi que les difficultés personnelles ne sont pas des arguments recevables dans le cadre d’une négociation salariale. Le risque : que votre manager ait l’impression que vous tentez de le prendre par les sentiments. Gardez à l’esprit qu’un employeur accepte la demande d’augmentation d’un salarié uniquement lorsque la collaboration représente une véritable valeur ajoutée pour l’entreprise. Il cherche ainsi à le fidéliser afin qu’il ne parte pas à la concurrence.
Notre conseil : les seuls arguments que vous devez faire valoir pour obtenir cette augmentation doivent être directement liés à votre contribution au travail (ex. compétences, performance, résultats…). Vous pouvez tout à fait aborder le sujet de votre situation personnelle et parler des difficultés que vous rencontrez si celles-ci impactent votre quotidien de travail et que vous avez confiance en votre manager. Mais à un autre moment.
4 — Se comparer à ses collègues
Se comparer à ses collègues en vue de se mettre en avant conduit le plus souvent à dévaloriser les membres de son équipe. « Je suis meilleur que », « X gagne plus que moi alors que je travaille davantage » font partie des phrases à bannir, notamment pour demander une augmentation de salaire. Cette attitude peut s’avérer contre-productive et risque même de vous desservir ! En effet, l’employeur pourrait attribuer cette posture à un manque de solidarité envers vos collègues, à une mauvaise intégration au sein de l’équipe, ou encore à un caractère quelque peu égocentrique…
Notre conseil : rester intègre en toutes circonstances est probablement le meilleur comportement à adopter. Concentrez-vous exclusivement sur votre parcours, vos résultats ainsi que votre évolution, sans jamais vous comparer aux autres.
5 — Ne pas se préparer à un refus
Ayez en tête que l’employeur n’a aucune obligation légale d’augmenter le salaire de ses employés, sauf dans certains cas :
- Réévaluation annuelle du SMIC (si le montant de votre salaire correspond au SMIC) ;
- Pour gommer des inégalités salariales qui existent entre des salariés (à postes et compétences égales) ;
- Si votre contrat de travail contient des clauses particulières qui prévoient des augmentations de salaire dans des contextes spécifiques (ex. ancienneté, atteinte d’objectifs prédéfinis…)
Notre conseil : mieux vaut donc se préparer à toutes éventualités : un refus catégorique, à une contre-proposition, et dans les cas les plus heureux, à une validation de votre demande !
6 — Accepter un refus sans tenter de convaincre son interlocuteur
Votre employeur vous informe qu’il ne peut pas répondre favorablement à votre demande de revalorisation salariale. Deux choix s’offrent alors à vous :
- Vous avouer vaincu, vous résigner et accepter ce refus. Après tout, vous avez perdu la négociation ;
- Tenter de trouver un terrain d’entente malgré ce refus.
Notre conseil : ne baissez pas les bras aussi vite ! Il reste peut-être encore de l’espoir. Avant toute chose, interroger votre interlocuteur sur les raisons précises de ce refus : est-il de nature économique ? Ou bien lié à votre performance ? Dans le dernier des cas, vous saurez sur quoi travailler pour vous améliorer.
Admettons que votre entreprise ne soit actuellement pas en mesure d’augmenter votre salaire dans l’immédiat, vous pouvez tenter de vous mettre d’accord sur une augmentation future. Il vous reste aussi la possibilité de requérir une demande compensatoire. Il peut s’agir, selon les possibilités qu’offrent votre métier et l’entreprise, de négocier davantage de flexibilité (ex. semaine de 4 jours, horaires plus libres, des déplacements moins lointains…) ou encore un avantage en nature (ex. voiture ou logement de fonction, repas, téléphone ou ordinateur.. ).
7 — Adopter une posture défensive ou agressive
Menacer de démissionner, de se désengager ou encore d’essayer d’obtenir gain de cause sous la pression n’avancera à rien. Si ce n’est d’envoyer un mauvais signal, de rompre durablement la confiance ou d’abîmer la relation professionnelle.
Notre conseil : en cas de refus de votre demande d’augmentation de salaire, il est tout à fait légitime de ressentir de la déception, de l’incompréhension, un manque de reconnaissance ou encore une certaine injustice. Malgré toutes ces émotions négatives, vous gagnerez à garder une attitude irréprochable. Privilégiez davantage le dialogue, l’écoute, posez des questions afin d’obtenir des réponses. Restez positif, ça n’est que partie remise. Vous finirez par obtenir la dite promotion au sein de cette entreprise ou dans une autre.
8 — Faire une demande d’augmentation irréaliste
Demander à son manager une augmentation bien trop élevée reste la meilleure façon de ne pas en avoir du tout ! Mais alors, combien demander en augmentation de salaire sans risquer d’exagérer ?
Avant de formuler votre demande, il demeure essentiel de connaître la rémunération à laquelle vous pouvez prétendre. Bien que le salaire reste encore un sujet tabou en France, il peut être intéressant de demander à certains de vos collègues combien ils sont payés. Connaître le salaire des membres de votre équipe vous aidera déjà à mieux vous situer. Mais cela n’est pas suffisant. Vous devrez également mener votre enquête à plus grande échelle afin d’identifier les salaires pratiqués dans les autres entreprises pour votre niveau d’expérience, votre niveau de qualification, vos compétences, votre secteur d’activité ainsi que votre zone géographique.
Notez que la plupart des augmentations de salaire se situent généralement aux alentours de 3 à 5 %. Selon le baromètre des salaires 2024-2025 Expectra, l’augmentation de salaire moyenne est de 3,7 %, tous secteurs et métiers confondus.
Notre conseil : au même titre que les demandeurs d’emploi, les salariés devraient tous connaître leur valeur sur le marché du travail ! Des simulateurs de salaire gratuits et accessibles en ligne sont prévus à cet effet. C’est le cas de Waage ou du comparateur de rémunération Hellowork qui s’adressent aux salariés déjà en poste. Le comparateur de salaire Glassdoor répertorie les salaires pratiqués sur la base du partage collaboratif des salariés.
9 — Partir négocier son salaire… sans savoir comment négocier son salaire !
Vous arrivez à votre entretien avec l’idée qu’« il faut bien tenter ». Mais très vite, vous vous sentez mal à l’aise. Vos arguments sont flous, vous évoquez votre ancienneté sans la relier à vos missions, vous parlez de votre charge de travail sans exemple précis. Face à vous, l’employeur reste factuel. Résultat : l’échange tourne court et vous ressortez déçu, avec l’impression de ne pas avoir saisi votre chance.
Notre conseil :
Voici les principales étapes que vous devrez suivre pour négocier votre augmentation de salaire :
- Préparez vos arguments (missions, responsabilités, résultats) ;
- Appuyez-vous sur votre fourchette de rémunération ainsi que les dispositions présentes dans votre convention collective ;
- Gardez de vue votre objectif ;
- Anticipez les objections de votre manager ou RH ;
- Ouvrez la discussion à des alternatives (évolution, avantages).