
Pourquoi entretenir les chaudières et quelle est la réglementation ?
Garantir la sécurité des personnes
Chaque année, environ mille cas d’intoxications au monoxyde de carbone (CO) sont déclarés en France. Elles peuvent causer des nausées et des maux de tête mais aussi, dans les cas les plus graves, s’avérer mortelles. Un entretien régulier des installations permet de détecter les anomalies de fonctionnement des chaudières et de prévenir les risques pour les personnes, liés à une mauvaise combustion ou à un défaut d’évacuation des fumées.
Maintenir les performances et faire des économies d’énergie
Une chaudière bien entretenue fonctionne de façon optimale : elle permet de maîtriser les consommations de combustible et donc de maîtriser les factures d’énergie. Le nettoyage des composants, le réglage des brûleurs et la vérification des organes de sécurité contribuent à maintenir un rendement optimal tout en limitant les émissions polluantes.
Respecter la réglementation
Depuis l’arrêté du 15 septembre 2009 relatif à l’entretien annuel des chaudières, l’entretien est obligatoire pour toutes les chaudières dont la puissance nominale est comprise entre 4 et 400 kW, qu’elles soient individuelles ou collectives, et quel que soit le combustible utilisé (gaz, fioul, bois, charbon). Les arrêtés du 24 juillet 2020 et du 21 novembre 2022 sont venus compléter la réglementation, notamment pour prendre en compte la vérification des équipements de distribution et de régulation.
À noter que le ramonage est par ailleurs obligatoire au moins une fois par an pour l’ensemble des chaudières individuelles selon l’article R1331-71 du Code de la santé publique, sauf pour les chaudières dites étanches comme les chaudières à ventouse. Pour les chaudières bois, le ramonage devra être effectué deux fois par an en cas de consommation supérieure à 10 stères de bois par an.
En mai 2025, la norme NF X 50-010 relative à l’entretien des chaudières gaz a quant à elle été révisée et s’applique désormais aussi aux pompes à chaleur hybrides gaz et à la régulation du chauffage. Elle intègre de nouvelles prestations liées aux évolutions technologiques, notamment pour les chaudières raccordées à un conduit concentrique collectif (dites 3Cep).
Quelles sont les obligations de contrôle des chaudières ?
L’entretien d’une chaudière doit être réalisé une fois par année civile, à l’initiative de l’occupant pour une chaudière individuelle ou du propriétaire ou syndic pour une chaudière collective. Le ramonage peut être effectué indépendamment de l’entretien annuel.

Il existe des obligations communes à l’ensemble des chaudières, indépendamment du combustible utilisé, et des obligations spécifiques en fonction de la source d’énergie. Parmi les obligations communes à tous les équipements figurent :
- La vérification et le nettoyage des composants : le corps de chauffe, le brûleur, les conduits de raccordement et les filtres doivent être nettoyés ; l’état des joints, des accessoires et des dispositifs de sécurité est également vérifié.
- Le contrôle des dispositifs de sécurité : le bon fonctionnement des organes de régulation, des circulateurs, des sondes et des robinets thermostatiques doit être contrôlé.
- La mesure de la teneur en monoxyde de carbone (CO) ambiant : sauf pour les chaudières étanches, la mesure de la teneur en monoxyde de carbone doit être réalisée dans des conditions précises (local aéré, appareils à combustion arrêtés, chaudière en fonctionnement nominal depuis au moins 3 minutes, déplacement de la sonde pendant 30 secondes à 50 cm de la face avant).
- L’évaluation du rendement utile : le rendement de la chaudière doit être calculé sur le PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur) et comparé à une valeur de référence selon le type et l’ancienneté de la chaudière.
- Le contrôle du circuit hydraulique : la vérification de la pression, de l’embouement, du bon fonctionnement des circulateurs, du filtre sur la boucle d’eau le cas échéant, de la pression de gonflage des vases d’expansion et la purge de l’air du circuit doivent être réalisés.
Enfin, le bon dimensionnement de la chaudière par rapport aux besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire (ECS) doit être évalué si les besoins de chauffage ont changé depuis le dernier entretien annuel.
Quelles sont les spécificités de contrôle des chaudières selon le combustible utilisé ?
En plus des obligations communes à l’ensemble des chaudières, des particularités existent selon le combustible utilisé :
Chaudières gaz
Pour les chaudières alimentées en gaz, le corps de chauffe, la veilleuse et l’extracteur devront être nettoyés lors de l’entretien annuel. Le débit du gaz et les dispositifs anti-refoulement des fumées devront être contrôlés. Le niveau d’oxydes d’azote (NOx) dans l’air ambiant devra être mesuré et le circuit hydraulique vérifié.
Chaudières fioul
Pour les chaudières fonctionnant au fioul, les filtres, le brûleur ainsi que le corps de chauffe devront être nettoyés. Le niveau d’oxydes d’azote (NOx) dans l’air ambiant ainsi que l’indice de noircissement devront être mesurés. Enfin, il faudra penser à relever le type et la pression du gicleur.
Chaudières bois
Pour les chaudières alimentées en combustible bois, les surfaces d’échange et le ventilateur devront être nettoyés. Le raccordement et l’étanchéité du conduit d’évacuation devront être contrôlés et un décendrage approfondi devra être réalisé. Les niveaux de poussières et de composés organiques volatils (COV) devront être mesurés et le circuit hydraulique contrôlé.
Autant de points de contrôle permettant de garantir la sécurité des utilisateurs et un fonctionnement optimal des appareils !
Par qui doit être réalisé l’entretien de la chaudière ?
L’entretien des chaudières doit obligatoirement être effectué par un professionnel qualifié ou sous son contrôle effectif et permanent. Le professionnel doit être titulaire d’un diplôme homologué ou enregistré attestant d’une qualification dans le métier, ou justifier d’au moins trois ans d’expérience dans le métier.

Cette exigence de qualification garantit la compétence de l’intervenant pour réaliser les opérations requises. Le professionnel compétent pour l’entretien annuel des chaudières a pour métier celui de chauffagiste. Un titre d’installateur de chaudière permet également d’être considéré comme qualifié pour leur entretien.
Afin de bien choisir son intervenant, il est recommandé de :
- Vérifier les qualifications et certifications du professionnel. Privilégier les professionnels titulaires de la qualification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) constitue une forme de garantie de compétences. Cette qualification n’est cependant pas obligatoire pour effectuer l’entretien annuel d’une chaudière.
- S’informer de l’expérience et des spécialisations éventuelles du chauffagiste, certains professionnels étant spécialisés dans certains types de chaudières ou technologies.
La proximité géographique et la transparence des tarifs peuvent également entrer dans les critères de sélection des intervenants, afin de bénéficier d’un service réactif au juste prix.
Pour trouver un professionnel qualifié dans l’entretien des chaudières, il est possible de consulter les réseaux de professionnels de la partie comme le Gesec, Qualibat ou encore Qualit’EnR, ou l’annuaire des techniciens qualifiés RGE disponible sur le site de France Rénov.
L’attestation d’entretien est-elle obligatoire ?
À l’issue de l’intervention, le professionnel a l’obligation de remettre à son client une attestation d’entretien sous 15 jours. Celle-ci doit être conservée pendant 2 ans et doit comporter les informations suivantes :
- Les coordonnées du client,
- L’identification de l’appareil (marque, modèle, énergie, numéro de série, date de mise en service, puissance…),
- La date du dernier entretien et du dernier ramonage,
- Les points contrôlés, résultats des mesures et références des appareils utilisés,
- Le résultat de la mesure du taux de monoxyde de carbone ambiant,
- L’évaluation du rendement et des polluants.
L’attestation d’entretien de la chaudière est un document important qui peut être demandé par les assurances en cas de sinistre ou par les autorités compétentes en cas de contrôle de l’installation.
Quels sont les risques en cas de défaut d’entretien d’une chaudière ?

Outre le fait qu’il expose à des risques d’intoxication, de pannes plus nombreuses et de surconsommations inutiles, le défaut d’entretien d’une chaudière peut engager la responsabilité du propriétaire ou de l’occupant en cas d’incident. En cas de sinistre, tel un incendie, l’absence d’entretien annuel peut entraîner un refus de prise en charge par l’assurance habitation.
En cas de taux de monoxyde de carbone ambiant supérieur à 50 ppm, la chaudière doit par ailleurs être mise à l’arrêt jusqu’à correction du dysfonctionnement.
Veiller à l’entretien régulier des chaudières est indispensable pour assurer la sécurité des personnes, optimiser le rendement des équipements et rester conforme à la réglementation. En respectant les contrôles et les délais de maintenance, la longévité des installations est optimisée, les dépenses énergétiques réduites et la qualité de l’air intérieur améliorée.