Qualité de l'air et santé : pourquoi une bonne ventilation est essentielle ?

Nous passons plus de 80% de notre temps en intérieur d’après l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI). A ce titre, nous sommes quotidiennement exposés aux pollutions multiples qui dégradent l’air de nos logements et de nos lieux de travail. Comment améliorer la qualité de l’air de nos intérieurs ? Comment bien ventiler pour préserver sa santé ? Le Gesec répond à ces questions de santé publique.

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May 28, 2024
Qualité de l'air et santé : pourquoi une bonne ventilation est essentielle ?

Quelles sont les sources de pollution de l’air intérieur ?

L’air intérieur est susceptible d’être pollué par des agents chimiques ou biologiques en provenance de l’environnement intérieur comme de l’environnement extérieur. Différentes sources sont ainsi à l’origine de la pollution de l’air que l’on respire à la maison ou au travail :

  • La source humaine : les êtres humains, par la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone qu’ils émettent mais aussi par l’usage qu’ils font de leur intérieur (fumées de cuisine, de cheminées ou de bougies, tabac, humidité liée aux douches, à la cuisine ou encore au séchage du linge, utilisation de produits ménagers toxiques) ;
  • L’environnement intérieur : les matériaux de construction des bâtiments, les revêtements de sols et murs, les matériaux constituant les meubles et les objets, les systèmes de chauffage et de climatisation ou encore le stockage de produits manufacturés en grandes quantités (réserves ou entrepôts) ;
  • L’environnement extérieur : la pollution liée au trafic routier, à l’activité agricole ou industrielle selon les localisations, les pollens et les poussières, l’humidité liée aux fuites ou infiltrations d'eau à l’origine des moisissures, ou encore la radioactivité des sols avec la présence de radon, gaz radioactif, dans certaines zones géographiques.

Ces sources de pollution créent, à l’intérieur des bâtiments, un mélange de polluants chimiques, biologiques et physiques néfaste pour la santé. Certains sont d’origine naturelle (pollinisation, érosion des sols ou même éruptions volcaniques ou encore poussières de sable du Sahara) mais la plupart sont liés à l’activité humaine (transport, chauffage résidentiel, agriculture, industrie).

Quels sont les polluants présents dans l’air que l’on respire ?

Les polluants présents dans l’air que l’on respire forment un mélange complexe en évolution constante, au gré des saisons, de l’usage fait des intérieurs, de leur aération ou encore du niveau variable de pollution de l’air extérieur.

impact des pollens sur la qualité de l'air intérieur et la santé
Impact des pollens sur la qualité de l'air intérieur et de la santé

Ce mélange est constitué de polluants que l’on peut classer par leur nature :

  • Polluants chimiques : ce sont en particulier le dioxyde d’azote et les hydrocarbures largement dus à la pollution routière, et les bien connus composés organiques volatils (COV) comme le butane, l’éthanol ou le benzène essentiellement liés au chauffage au bois, à l’utilisation de produits chimiques domestiques, aux matériaux de construction et de mobilier ainsi qu’à l’industrie.
  • Polluants physiques : on classe dans cette catégorie les particules fines, en provenance de l’activité à l’intérieur du bâtiment (chauffage au bois, cuisine, bricolage…) ou de l’environnement extérieur (poussières de routes, freins, pneus, constructions…), les fibres d’amiante ou de plomb, le radon ;
  • Polluants biologiques : les polluants de nos intérieurs peuvent aussi être d’origine naturelle comme les pollens, les moisissures, les allergènes d’acariens ou d’animaux domestiques, les virus ou encore les bactéries.

L’ensemble de ces polluants forme un cocktail préjudiciable à la santé humaine. Passant plus des trois quarts de notre temps en intérieur, il est essentiel d’en mesurer l’impact pour agir et équiper nos bâtiments d'une ventilation adéquate.

Quel est l’impact de la qualité de l’air intérieur sur la santé humaine ?

Une mauvaise qualité de l’air intérieur (ou QAI) est néfaste pour la santé humaine. L’exposition répétée à des composés chimiques ou biologiques, même en quantité infime, nuit au confort de vie et aux conditions de travail en intérieur, provoquant fatigue, pertes de concentration, maux de tête, allergies ou difficultés respiratoires. Elle peut provoquer, sur des périodes prolongées, l’apparition de troubles chroniques de la santé, tels l’asthme ou des maladies plus graves selon les degrés d’exposition aux polluants (cancers, maladies cardio-vasculaires).

Dans les logements, le tabac reste le premier polluant avec les conséquences que l’on connaît sur la santé des fumeurs mais aussi de leur entourage : cancers du poumon, maladies cardiovasculaires, asthmes et allergies. L’inspiration de micro-organismes liés aux moisissures, dans des logements mal isolés et ventilés, peut également être à l’origine de problèmes respiratoires chroniques comme l’asthme.

Il existe par ailleurs des interactions entre les différents polluants de l’air intérieur. Certains polluants chimiques de l’air peuvent en effet favoriser l’apparition d’allergies aux pollens ou augmenter l’irritation des muqueuses nasales et oculaires liées aux réactions allergiques. Certains agents chimiques de l’air sont quant à eux à l’origine de la transformation de la structure même des pollens, facilitant leur pénétration dans les voies respiratoires et la muqueuse de l'œil.

Il y a donc urgence à lutter contre la pollution de l’air intérieur et à améliorer la QAI pour préserver la santé humaine, assurer un bon niveau de confort intérieur pour les habitants et améliorer les conditions de travail dans les bâtiments tertiaires et industriels.

Comment une bonne ventilation améliore la qualité de l’air intérieur ?

Les bâtiments anciens présentent souvent des défauts d’étanchéité à l’air ou à l’eau, favorisant l’entrée et la prolifération de polluants à l’intérieur des murs. A contrario, les bâtiments les plus récents, performants sur le plan énergétique, sont de plus en plus étanches, ce qui, en cas de défaillance de leurs systèmes de ventilation, les expose d’autant plus au risque de contamination fongique (moisissures) ou à une concentration plus élevée en polluants chimiques (COV notamment).

Face à ces risques, dans l’ancien comme dans le neuf, en rénovation comme en construction, la mise en œuvre d’une bonne ventilation est indispensable à la préservation d’un intérieur sain et d’une qualité de l’air satisfaisante.

Qu’est-ce qu’une bonne ventilation et comment agit-elle contre la pollution de l’air intérieur ?

La première préconisation pour lutter contre la pollution de l’air intérieur consiste à aérer quotidiennement chaque pièce pendant 10 minutes afin d’évacuer les polluants volatils accumulés sans pour autant refroidir l’intérieur l’hiver ou le surchauffer l’été. Cette aération naturelle ne suffit cependant pas à garantir une qualité de l’air optimale tout au long de la journée. L’usage que l’on fait des bâtiments et la simple présence humaine ne permettent pas de conserver une bonne qualité de l’air dans un intérieur confiné. Le recours à un système de ventilation mécanique contrôlée est alors nécessaire pour conserver à tout instant une QAI satisfaisante.

La ventilation mécanique contrôlée (VMC) est un système d’aération automatisé qui fonctionne sur le principe de l’entrée d’air neuf et de l’évacuation d’air vicié. Ainsi, on trouvera idéalement dans chaque pièce une prise d’air neuf, généralement située au niveau des fenêtres, afin de favoriser la circulation de l’air dans l’ensemble du logement ou du bâtiment. L’évacuation de l’air vicié se fait alors par l’intermédiaire de bouches d’extraction qui aspirent cet air vicié pour l’envoyer à l’extérieur du bâtiment.

Plusieurs types de VMC existent :

  • La VMC autorégrable simple flux dont le principe reste simplement celui de l’entrée d’air neuf couplé à un système d’extraction. Peu lourde à mettre en place, elle est souvent privilégiée dans les rénovations pour des raisons économiques.
  • La VMC hygroréglable qui permet, en complément, de tenir compte du taux d’humidité des pièces et de régler les débits d’extraction d’air vicié en conséquence, afin de maintenir un taux d’humidité optimal, assurant une bonne qualité sanitaire des espaces traités.
  • La VMC double flux dont l’avantage est de limiter les déperditions de chaleur l’hiver lors de l’entrée d’air neuf grâce à un échangeur thermique permettant de réchauffer l’air entrant. Deux réseaux de gaines composant le dispositif, la VMC double-flux peut être compliquée à mettre en œuvre en rénovation. Elle constitue aujourd’hui la norme en construction neuve.
Exemple d'une bouche d'aération de VMC
Exemple d'une bouche d'aération de VMC

L’appel à un professionnel de la ventilation permettra de faire le meilleur choix.

Quelles autres solutions aident à purifier l’air intérieur ?

L’idéal est de penser à la qualité de l’air le plus en amont possible, au niveau de la conception des bâtiments ou avant la réalisation de travaux de rénovation. On cherchera alors à :

  • Minimiser les émissions de polluants à l’intérieur du bâtiment en choisissant des matériaux et produits de construction et de décoration les moins émissifs possibles en termes de COV (Composés Organiques Volatils). Un étiquetage existe, obligeant les fournisseurs à indiquer, par une étiquette allant de A+ à C, le niveau d’émission de leurs produits.
  • Identifier et éliminer les sources d’humidité dans les bâtiments à rénover, en premier lieu les infiltrations et fuites. Dans les bâtiments neufs, veiller à la qualité hygrométrique des conceptions et à la réalisation des travaux dans le respect des règles de l’art.
  • Dimensionner la ventilation pour un apport d’air neuf optimal, en fonction de l’usage et des caractéristiques du bâtiment, dans le respect des recommandations du Code du Travail, de l’arrêté relatif à l’aération des logements et des normes en vigueur, en privilégiant la ventilation mécanique contrôlée (VMC).
  • Limiter les sources de pollution extérieure par la mise en place d’un système de filtration d’air associé à la VMC et, en complément, le cas échéant, la mise en place d’un épurateur adapté aux polluants spécifiquement identifiés.

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